BOTULISME ET GROSSESSE : À PROPOS D’UN CAS - 09/03/08
Introduction. Les cas de botulisme décrits au cours de la grossesse sont rares et inquiétants du fait de l’incertitude concernant l’atteinte fœtale.
Cas clinique. Madame M, âgée de 28 ans, est hospitalisée à 26 semaines d’aménorrhée pour un tableau évocateur d’une angine avec asthénie importante et dysphonie, une forte dysphagie. Il apparaît une diplopie par ophtalmoplégie avec mydriase bilatérale peu réactive, des fausses routes et des troubles sphinctériens à type de globe vésical nécessitant un sondage à demeure. Le diagnostic de botulisme est fait. L’état respiratoire de la patiente s’aggravant il est nécessaire de l’intuber pendant quinze jours. Au niveau obstétrical, la surveillance a consisté en deux enregistrements du rythme cardiaque par semaine et une surveillance échographique. Madame M accouche à 40 SA d’un enfant de 2 580 g en bonne santé avec un léger retard de croissance.
Discussion. Les cas de botulisme aux cours de la grossesse sont rares avec trois cas décrits. La revue de la littérature n’a pas permis de mettre en évidence d’atteinte fœtale lors d’un botulisme maternel ; avec une persistance des mouvements fœtaux, l’absence de mise en évidence de toxine botulique chez le fœtus qui s’expliquerait par le haut poids moléculaire empêchant le passage trans-placentaire. Mais le botulisme en cours de grossesse reste grave du fait des complications maternelles. Le traitement comporte un traitement symptomatique avec surveillance materno-fœtale, un traitement curatif par Guanidine ; s’opposant à l’action de la toxine au niveau de la jonction neuromusculaire ; et sérothérapie dans les formes sévères.
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Vol 34 - N° 3-C1
P. 304 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.